Muanda : la société civile outillée pour surveiller la gestion des ressources naturelles

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POST 17

Le Centre Carter, le CENADEP et le CREFDL organisent, du 4 au 5 juillet à l’Hôtel Gloria 2 de Muanda, un atelier de consultation et d’identification des parties prenantes. Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet intitulé « Démocratisation de la gouvernance du secteur extractif en République Démocratique du Congo », lancé officiellement le 12 juin dernier à Lubumbashi.

Ce projet vise à renforcer la participation citoyenne à la gestion des ressources naturelles, en particulier dans les secteurs minier et pétrolier. Il est mis en œuvre dans six provinces : Tanganyika, Haut-Lomami, Haut-Katanga, Lualaba, Kongo Central, et Sud-Kivu, cette dernière devant être abordée dès que la situation sécuritaire le permettra.


‎Dans son intervention, M. Justin Mobomi, facilitateur de l’atelier et chargé du suivi des politiques au CENADEP, a expliqué que la première étape du projet consiste à identifier et consulter les différentes parties prenantes.

‎Après Lubumbashi et Matadi, c’est à Muanda, territoire pétrolier stratégique du Kongo Central, que se poursuivent ces consultations. « À Matadi, nous avons échangé avec les autorités provinciales, les chefs de divisions, les responsables territoriaux et les représentants de la société civile. À Muanda, nous avons poursuivi ce travail en réunissant une diversité d’acteurs locaux », a précisé M. Mobomi.

Parmi les participants, on retrouvait des organisations de contrôle citoyen, des défenseurs des droits humains, des associations de femmes, des organisations féministes, ainsi que des structures représentant les personnes vivant avec handicap. L’objectif : construire une vision inclusive de la gouvernance extractive, basée sur la redevabilité et la transparence.


‎Le projet part d’un constat préoccupant : malgré plus de cinq décennies d’exploitation minière et pétrolière, les provinces concernées affichent toujours des niveaux élevés de pauvreté et de sous-développement.

‎« Comment comprendre qu’à Muanda, ville côtière riche en pétrole, il n’y ait toujours pas de routes dignes de ce nom ? Comment expliquer que la majorité de la population y vive dans la précarité, alors que les ressources naturelles génèrent des revenus énormes ? », s’interroge Justin Mobomi

Avec plus de 700 entreprises minières opérant en RDC, le fossé entre les richesses extraites et les conditions de vie des populations locales pose la question de l’efficacité des politiques de gouvernance et de redistribution.


‎Le projet prévoit, dans ses prochaines étapes :

‎La sélection des organisations de la société civile les plus impliquées ;

‎Le renforcement de leurs capacités techniques, organisationnelles et institutionnelles ;

‎Un appui financier et logistique pour leur permettre d’exercer un contrôle citoyen efficace ;

‎La réalisation d’études et d’enquêtes de terrain ;

‎Et enfin, un plaidoyer national pour exiger des réformes concrètes en matière de gouvernance des ressources extractives.

En somme, à travers ce projet, les partenaires entendent outiller les citoyens afin qu’ils deviennent acteurs du changement dans un secteur souvent opaque, mais crucial pour l’avenir du pays.

‎Raphaël Ngoma

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