Kongo Central : les députés provinciaux tirent la sonnette d’alarme face à la recrudescence des accidents sur la RN1
La recrudescence des accidents de circulation sur la Route Nationale N°1, entre le Pont Maréchal à Matadi et la cité côtière de Muanda, causée notamment par les gros véhicules en provenance d’Angola, a été au centre d’une séance à l’Assemblée provinciale du Kongo Central, le Jeudi 26 juin 2025.
Le Ministre Provincial en charge des Transports et Voies de communication, Edouard Samba, a été invité à cette plénière, suite à deux motions d’information introduites par les députés provinciaux Pierre Kabangu et Vincent de Paul Mayiza.
Au-delà de ces interventions, l’honorable Jean Ndombasi, élu de Muanda, a apporté sa voix au débat en pointant également la responsabilité de certains conducteurs congolais qui tuent également leurs propres frères. Il a présenté à l’appui des statistiques alarmantes, fruit de son propre travail de terrain :
En 2024, de Pont Maréchal à Muanda,
60 accidents, 33 morts, 40 blessés graves et 72 blessés légers ont été enregistrés.
De janvier à mai 2025 :
De Pont Maréchal à Kizulu Sanzi, les Services compétents ont identifiés 20 cas d’accidents dont 16 morts, 17 blessés graves et 21 blessés légers.
De Kizulu Sanzi à Muanda, 15 accidents enregistrés dont 5 morts, 3 blessés graves, 4 blessés légers.
Les zones les plus accidentogènes citées sont : Boko 1 & 2, Lukimba, Nsanda, Kuakua, Mbimbi, Kinzau Mvuete, Kizulu Sanzi, pied de la montagne de la Base de Kitona, Deux Palmiers, Siamisa, SODEP, Palais de Sion, etc.
Selon l’honorable Ndombasi, ces drames sont dus à plusieurs causes, notamment : vitesse excessive, pannes techniques, mauvais dépassements, ivresse au volant, absence de panneaux de signalisation, non-respect de la voie, ou encore l’utilisation illégale de projecteurs LED la nuit.
Il a ainsi rappelé l’existence d’un arrêté de l’ancien Ministre Mak Matando interdisant ces projecteurs LED, saluant au passage le combat mené en son temps par le regretté Colonel Johny de la PCR, qui arrachait personnellement ces équipements illégaux sur la RN1. « Que fait la PCR aujourd’hui ? », s’est-il interrogé.
Exacerbé et fatigué de voir du sang des personnes renversées par les conducteurs roulant à tombeaux ouverts, certaines populations averties notamment de Boko 1 & 2 et Lukimba, ont érigé des dos d’ânes artisanaux pour ralentir les véhicules et sauver des vies.
Pour finir, l’élu de Muanda a demandé au Ministre, via le Bureau de l’Assemblée, d’interpeller urgemment la Division des Transports, la PCR, la CNPR, l’ACCO, l’ACGT et l’ACR, afin que des mesures concrètes soient prises pour éviter que la RN1 ne devienne un “cimetière routier” ou une “poubelle”, a-t-il conclu !
Raphaël Ngoma
