Affaire Mutamba : un procès judiciaire ou une élimination politique déguisée ?

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La condamnation de l’ancien Ministre de la Justice Constant Mutamba, à trois ans de travaux forcés et cinq ans d’inéligibilité, suscite de vives réactions dans l’opinion publique congolaise. Derrière la décision judiciaire, nombreux sont ceux qui y voient une manœuvre politique destinée à neutraliser un acteur devenu trop influent à l’approche de l’élection présidentielle de 2028.

‎Un ministre courageux et populaire

‎Dès son entrée au gouvernement, Mutamba s’était distingué par un courage politique rare. Il n’avait pas hésité à soutenir publiquement le président face aux menaces du M23, alors que plusieurs de ses collègues préféraient le silence. Il avait aussi ordonné l’arrestation d’un ancien président impliqué dans des actions rebelles. Ces gestes, considérés par beaucoup comme des actes de fermeté et de patriotisme, lui avaient rapidement conféré une grande popularité.

‎Une candidature qui change tout

‎Avant même qu’un dossier judiciaire ne soit ouvert, Mutamba avait annoncé sa candidature pour la présidentielle de 2028. Cette déclaration a marqué un tournant : elle le plaçait d’emblée comme un challenger sérieux, capable de peser dans l’avenir politique du pays.

‎Un dossier controversé

‎Peu après cette annonce, un dossier pour détournement de fonds publics a émergé. Or, selon plusieurs sources, les fonds destinés à la construction d’une prison à Kisangani seraient toujours intacts, placés sur un compte séquestre, avec l’aval officiel de l’État. L’affaire serait donc davantage liée à une erreur administrative qu’à un véritable détournement. Pourtant, cette base a suffi pour engager une procédure judiciaire.

‎Réformes et résultats concrets

‎Mutamba s’était également illustré par des réformes ambitieuses :

  • Lutte anticorruption : proposition de peine de mort pour les détourneurs de fonds publics et transparence dans le paiement des frais judiciaires.
  • ‎Réformes carcérales : modernisation de la prison de Makala avec hôpital, boulangerie et repas réguliers.
  • ‎Sécurité : réduction significative du phénomène des kulunas.


    ‎Autant d’actions qui renforçaient son image d’homme de réformes et de rigueur.

    ‎Une condamnation aux allures politiques

    ‎La Cour de cassation l’a finalement condamné à trois ans de travaux forcés, assortis d’une inéligibilité et d’une interdiction d’exercer toute fonction publique.

Mais la peine devra être purgée en résidence surveillée, ce qui laisse penser que l’objectif n’est pas de l’anéantir physiquement, mais de l’écarter politiquement.‎

Des rumeurs de tentatives d’empoisonnement au cours du procès accentuent encore le sentiment d’un acharnement contre lui.

‎Un symbole de résistance

‎Malgré ce verdict, Mutamba a réaffirmé sa volonté de se présenter en 2028. Ses partisans voient en lui un symbole de résistance face aux injustices, et sa condamnation pourrait paradoxalement renforcer son aura auprès du peuple.

‎Raphaël Ngoma

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