CEEAC : la RDC s’impose face à Kigali, une percée diplomatique
En l’espace de quatre jours, le bras de fer autour de la présidence tournante de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a basculé.
Le 3 juin, lors de la 26e session de la CEEAC, la République démocratique du Congo, par la voix de son ministre de l’Intégration régionale Didier Mazenga, avait publiquement exprimé son refus de voir le Rwanda prendre la présidence tournante de l’organisation, rappelant que les troupes rwandaises restent actives à l’Est de la RDC, en violation des décisions prises lors du précédent sommet.
« Aucune amélioration n’a été constatée sur le terrain. Les troupes rwandaises sont toujours présentes, l’agression se poursuit », avait alors souligné Didier Mazenga.
Ce samedi 7 juin, le Rwanda a officiellement annoncé son retrait de la CEEAC, dénonçant une « instrumentalisation » de l’organisation par Kinshasa et l’« imposition d’un diktat » lors du sommet de Malabo.
Dans son communiqué, Kigali affirme que son droit à la présidence tournante (prévue à l’article 6 du traité) a été délibérément ignoré sous pression de la RDC.
Un bras de fer qui tourne en faveur de la RDC ?
La présidence tournante du Rwanda ne passe pas.Kigali, se sentant marginalisé, claque la porte.
En apparence, la manœuvre de Kinshasa semble avoir payé sur le plan diplomatique :
1. Le Rwanda quitte de lui-même l’organisation.
2. La RDC montre sa capacité à mobiliser d’autres États membres pour bloquer Kigali.
Pour Kinshasa, le message envoyé est clair : tant que l’agression rwandaise se poursuit à l’Est, Kinshasa refusera toute normalisation régionale.
Raphaël Ngoma
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