Fermeture de l’USAID par Donald Trump et Elon Musk : Une menace ou une opportunité pour l’Afrique ? ⤵
Le 3 février 2025, Elon Musk, à la tête du Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE), a annoncé la fermeture de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), une décision approuvée par le président Donald Trump.
Cette mesure a entraîné la suspension immédiate de plus de 40 milliards de dollars d’aide humanitaire et de développement à travers le monde.
En 2023, l’USAID a alloué environ 3,2 milliards de dollars aux pays africains, soutenant des programmes essentiels dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité alimentaire
La fermeture de l’agence menace directement ces initiatives, avec des conséquences potentiellement catastrophiques pour le continent.
Par exemple, le Plan d’urgence du président des Etats-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), géré par l’USAID a sauvé plus d’un million de vies en Afrique en fournissant des traitements antirétroviraux vitaux.
La suspension de ces programmes pourrait également entraîner une interruption des traitements pour des millions de personnes vivant avec le VIH/SIDA, augmentant ainsi le risque de propagation du virus et de mortalité liée à la maladie.
De plus, des initiatives telles que l’Initiative présidentielle contre le paludisme (PMI) ont permis de sauver environ 50 000 vies par an en Afrique en distribuant des moustiquaires imprégnées et en fournissant des traitements antipaludiques.
L’arrêt de ces programmes pourrait entraîner aussi une résurgence du paludisme, une maladie qui tue déjà des centaines de milliers de personnes chaque année sur le continent.
Par exemple au Cameroun, l’USAID joue un rôle crucial dans divers secteurs. En 2022, le PEPFAR a alloué un budget de 80 441 000 dollars pour soutenir les programmes de lutte contre le VIH/SIDA dans le pays. Au taux de change actuel, cela représente environ 51 080 093 500 francs CFA.
La suspension de ces fonds pourrait entraîner en plus une interruption des traitements antirétroviraux pour des milliers de Camerounais, compromettant ainsi les efforts de lutte contre l’épidémie dans ce Pays.
De plus, l’USAID est le principal bailleur de fonds de l’aide humanitaire au Cameroun, fournissant de la nourriture, des abris et des soins de santé à des centaines de milliers de réfugiés et de déplacés internes.
La fermeture de l’agence menace directement ces populations vulnérables qui dépendent de cette assistance pour leur survie quotidienne.
Cette situation met en évidence la dépendance de nombreux pays africains à l’égard de l’aide internationale pour financer des secteurs cruciaux.
La fermeture de l’USAID souligne la nécessité pour l’Afrique de renforcer son autonomie et sa souveraineté en développant des stratégies pour réduire cette dépendance.
Les pays africains pourraient envisager d’augmenter les investissements nationaux dans le secteur de la santé, de renforcer les systèmes de collecte des impôts pour accroître les ressources internes, de promouvoir des partenariats public-privé et d’encourager la recherche locale pour développer des solutions adaptées aux contextes africains.
En adoptant une approche proactive et en mobilisant les ressources locales, l’Afrique peut aspirer à une plus grande autonomie et résilience, réduisant ainsi sa vulnérabilité face aux fluctuations de l’aide internationale.
Les organismes internationaux, tels que l’USAID ont des motivations variées pour financer des programmes en Afrique.
Ces motivations incluent la promotion de la stabilité régionale, la prévention des crises humanitaires, la lutte contre les pandémies qui pourraient menacer la santé mondiale et le soutien au développement économique pour créer des marchés pour les produits et services américains.
Somme toute, ces programmes permettent aux Etats-Unis d’exercer une influence géopolitique et de promouvoir des valeurs démocratiques.
🖋 Raphaël Ngoma
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